Lluis Llach (1975)

Évoquée en catalan, la révolution des œillets au Portugal : le 25 avril 1974, de jeunes colonels progressistes du Mouvement des Forces Armées avancent sur Lisbonne au signal de Grandola (diffusée à la radio) et renversent la dictature de Salazar et Caetano, au pouvoir depuis… 1928 !

Abril 74

Companys, si sabeu on dorm la lluna blanca, Digueu-li que la vull Però no puc anar a estimar-la, Que encara hi ha combat.

Companys, si coneixeu el cau de la sirena, Allà enmig de la mar, Jo l’aniria a veure, Però encara hi ha combat.

I si un trist atzar m’atura i caic a terra, Porteu tots els meus cants I un ram de flors vermelles A qui tant he estimat, Si guanyem el combat.

Companys, si enyoreu les primaveres lliures, Amb vosaltres vull anar, Que per poder-les viure Jo me n’he fet soldat.

I si un trist atzar m’atura i caic a terra, Porteu tots els meus cants I un ram de flors vermelles A qui tant he estimat, Quan guanyem el combat.

Traduction

Avril 1974

Camarades si vous savez où dort la lune blanche Dites-lui combien je la désire, Mais que je ne peux encore venir l’aimer, car il y a encore à combattre.

Camarades si vous savez où se cache la sirène, Là-bas par-delà les mers, Un jour j’irai la voir, mais il y a encore à combattre.

Et si un triste sort m’arrête et que je tombe Portez tous mes chants et un bouquet de fleurs rouges À l’être que j’ai tant aimé, si nous gagnons le combat.

Camarades si vous cherchez les libres printemps, Alors j’irai avec vous. Car c’est pour pouvoir les vivre que je me suis fait soldat.

Et si un triste sort… quand nous gagnerons le combat.