Dans les années 1970, il ne se passait pas un combat social en Belgique sans que le GAM ne vienne pointer ses instruments et ses chansons. Composée spécialement pour être chantée face aux CRS et gendarmes mobiles… le début sereinement, la fin du morceau souvent dans un nuage de gaz lacrymogène !
Allez les gars !
Oh, je n’oublierai pas, devant nous, les casqués, Les fusils lance-grenades et les grands boucliers, Tout ça pour nous forcer quand nous n’avions pour nous, Que nos poings, le bon droit, et puis quelques cailloux.
D’abord on s’avançait en frappant dans les mains. Y en avait parmi eux de vraies têtes de gamins. Les regards s’affrontaient, face à face, de tout près. Eux devaient la boucler, nous pas, et on chantait :
Allez les gars combien on vous paye ? Combien on vous paye pour faire ça ? (bis)
Combien ça vaut, quel est le prix De te faire détester ainsi Par tous ces gens qu’tu connais pas, Qui sans ça n’auraient rien contre toi ?
Tu sais, nous on n’est pas méchants, On ne grenade pas les enfants, On nous attaque, on se défend. Désolé si c’est toi qui prends…
Allez les gars…
Pense à ceux pour qui tu travailles, Qu’on n’voit jamais dans la bataille, Pendant qu’tu encaisses des cailloux, Pinault, Sellières, ramassent les sous.
Avoue franchement, c’est quand même pas La vie qu’t’avais rêvée pour toi, Cogner des gens pour faire tes heures T’aurais mieux fait d’rester chômeur…
Allez les gars…
Je ne me fais guère d’illusions, Sur la portée de cette chanson. Je sais qu’tu vas pas hésiter Dans deux minutes à m’castagner.
Je sais qu’tu vas pas hésiter : T’es bien dressé, baratiné. Mais au moins j’aurai essayé, Avant les bosses, de te causer…
Allez les gars…