Ballade pour l’anarchiste Pinelli

Ce soir-là, à Milan, il faisait chaud. Mais quelle chaleur, quelle chaleur il faisait. « Brigadier, ouvre un peu la fenêtre ! » Une bourrade… et Pinelli tombe.

« Monsieur le commissaire, je vous l’ai déjà dit, Je vous le répète, je suis innocent. Anarchie ne veut pas dire bombes, Mais égalité dans la liberté. »

« Cesse la comédie. Avoue, Pinelli ! Ton ami Valpreda a parlé, Il est l’auteur de cet attentat Et tu en es bien le complice. »

« Impossible ! crie Pinelli. Un camarade n’aurait jamais pu faire ça. Et l’auteur de ce délit, C’est parmi les patrons qu’il faut le chercher. »

« Méfie-toi, suspect Pinelli. Cette pièce est toute enfumée. Si tu insistes, on ouvre la fenêtre. Et quatre étages, ça fait haut. »

Il y avait a un cercueil et trois mille camarades. Nous serrions fort nos drapeaux. Ce soir-là, on s'est juré Qu'on n’en resterait pas là.

Calabresi et toi, Guida, assassins ! Si un camarade a été tué Pour couvrir un massacre d’État, La lutte n’en sera alors que plus dure.