Castelhémis, quatre ans avant la catastrophe de Tchernobyl, vingt-cinq avant Fukushima, ne condamne pas seulement les centrales atomiques, mais aussi le discours lénifiant qui les entoure.
Les Centrales
Un train ça peut dérailler Par accident Un tunnel peut s'effondrer Par accident Un avion ça peut tomber Par accident Une fusée ça peut foirer Ça peut arriver
Oui mais les centrales C'est la technologie idéale C'est la sécurité optimale C'est l'infaillibilité totale Puisqu'on te l’dit Toute la journée C'est ce qu'on se tue à te répéter À la radio, à la télé, dans les journaux Puisqu'on te l’dit
Un câble ça peut casser Par accident Une voiture peut déraper Par accident Un incendie se déclarer Par accident Un tuyau ça peut crever Ça peut arriver
Mais pas aux centrales C’est la technologie idéale…
Un tunnel peut s'effondrer Une piste peut s'écrouler Un ingénieur mal calculer
Un pétrolier peut s'échouer Une plate-forme polluer Et goudronner un océan
Le Titanic a coulé Le Tupolev est tombé Et le Zeppelin a brûlé
Mais pas les centrales C’est la technologie idéale…
BOUM !