Die Moorsoldaten, le Chant des marais, peut être considéré comme l'un des premiers chants de la déportation et de la résistance.
Le camp de concentration de Börgermoor, situé en Frise, au nord-ouest de l'Allemagne, a été ouvert en juin 1933 par le régime nazi pour y parqués les communistes allemands.
Rudi Goguel et Herbert Kirmsze qui y furent internés l'année suivante, composèrent la musique de ce chant très sombre et poignant, Die Moorsoldaten, dont les paroles allemandes furent écrites par Johan Esser et Wolfgang Langhoff.
Hans Eisler en a fait une adaptation qui a été interprétée par le chanteur antifasciste Ernst Buch.
Cette oeuvre est pleine d'une infinie tristesse, mais on y voit, dans le sublime crescendo final, l'espoir renaître dans la souffrance. Elle est ainsi un chant de résistance, destiné à redonner courage, afin de faire échec au désespoir et aux renoncements, en dépit de l'horreur quotidienne et de la misère absolue de l'univers concentrationnaire, dans lequel les hommes étaient condamnés à vivre, par un régime inhumain.
Elle a été transmis par les détenus d'Esterwegen qui construisaient les camps d'extermination.
Une version française, appelée le Chant des marais, a été créée quelques années plus tard, et a été chantée dans certains camps de concentration de la deuxième guerre mondiale, notamment au camp de Dachau.