Seules nos rivières sont libres

Quand les pommes pousseront en novembre Quand les bourgeons sur chaque arbre écloront Quand les feuilles seront encore vertes en décembre C’est alors que notre terre sera libre.

Je parcours ses collines et ses vallées Mais pour mon désarroi je vois encore Une terre qui ne connut jamais la liberté Où seules ses rivières sont libres.

Je bois à la mort de son peuple Ceux qui auraient préféré mourir Que de vivre enchaînés dans la servitude Pour ramener les droits dont on nous prive.

Ô où êtes-vous maintenant que nous avons besoin de vous ? Qu'est qui brûle là où l'ardeur fut ? Êtes-vous partis telle la neige de l’hiver passé ? Et seules nos rivières seront-elles libres ?

Que la vie est douce, mais nous pleurons Que le vin est doux, mais nous mourrons de soif Que cette rose embaume, mais elle se meurt Que cette brise est douce, mais elle soupire.

À quoi sert la jeunesse quand on vieillit ? Quelle joie y a-t-il dans des yeux qui peuvent voir Qu’il y a de la peine dans les rayons du soleil et dans les fleurs Si seules nos rivières sont libres ?