Paroles anonyme (vers 1878)
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Né dans les foires du XVIIIe siècle, le Père Duchesne est un personnage fictif, représentant l’homme du peuple toujours empressé à dénoncer abus et injustices à travers plusieurs pamphlets.

C'est également et surtout le nom d'un journal qui fit plusieurs fois son apparition durant l'histoire. Publié d'abord durant la Révolution française, puis au XIXe siècle et XXe siècle.

Ravachol chantait cette chanson en montant sur la guillotine le 11 juillet 1892 dans la prison de Montbrison. L'éxécution interrompit Ravachol à la fin de l'avant-dernier couplet.

Le Père Duchesne

Né en nonante-deux, nom de dieu Mon nom est Père Duchesne (bis) Marat fut généreux, nom de dieu À qui lui porta haine, sang dieu Je veux parler sans gêne, nom de dieu Je veux parler sans gêne.

Coquin filou peureux, nom de dieu, Vous m’appelez canaille (bis) Dès que j’ouvre les yeux, nom de dieu Jusqu’au soir je travaille, sang dieu Et je couche sur la paille, nom de dieu Et je couche sur la paille.

On nous promet les cieux nom de Dieu Pour toute récompense (bis) Tandis que ces messieurs nom de Dieu S'arrondissent la panse, sang dieu Nous crevons d'abstinence nom de Dieu Nous crevons d'abstinence.

S’ils te traitent de gueux, nom de Dieu, Sus à leur équipage (bis) Un pied sur le moyeu, nom de Dieu Pour laver cet outrage, sang dieu Crache leur au visage, nom de dieu Crache leur au visage.

Pour mériter les cieux Nom de dieu Voyez vous ces bougresses Au vicaire le moins vieux Nom de dieu.. S'en aller à confesse, sang dieu.. Se faire peloter les fesses Nom de dieu

Si tu veux être heureux, nom de dieu, Pends ton propriétaire (bis) Coupe les curés en deux, nom de dieu Fous les églises par terre, sang dieu Et l’bon Dieu dans la merde, nom de dieu Et l’bon Dieu dans la merde.

Peuple trop oublieux, nom de dieu Si jamais tu te lèves (bis) Ne sois pas généreux, nom de dieu Patrons bourgeois et prêtres, sang dieu Méritent la lanterne, nom de dieu ! Méritent la lanterne.

Histoire

Né dans les foires du XVIIIe siècle, le Père Duchesne est un personnage fictif, représentant l'homme du peuple toujours empressé à dénoncer abus et injustices à travers plusieurs pamphlets.

Le journal

C'est également et surtout le nom d'un journal qui fit plusieurs fois son apparition durant l'histoire. Publié d'abord durant la Révolution française, puis au XIXe siècle et XXe siècle.

"Le père Duchesne" est, sous la Révolution française, l'organe de presse des hébertistes dont le principal rédacteur a été Jacques Hébert. Le numérotage du journal commença au premier numéro de janvier 1791. Il est alors tiré tous les trois jours à 5000 exemplaires.

"Le père Duchêne" est le titre qui a reparu au XIXe siècle, notamment pendant la Révolution de 1848 et la Commune. Durant cette dernière, Maxime Vuillaume en sera l'un des principaux rédacteurs.

"Le Fils du Père Duchêne Illustré" réaparait le 1er Floréal 79 (21 avril 1871) pendant 10 numéros. Le dernier numéro qui a paru le 4 Prairial 79 (24 mai 1871) pendant la Semaine sanglante représentant même le départ de la Commune.

Il est également un journal satirique de la Résistance intérieure française.

La chanson

C'est un indicateur de police qui mentionne pour la première cette chanson comme ayant été chantée par l'internationaliste François Dumartheray le 28 décembre 1878 lors d'un diner à Genève entre réfugiés de la commune de Paris.

Selon toute vraissemblance les quatre premiers couplets dateraient du directoire tandis que les deux derniers auraient été composés lors de l'insurection de 1848.

Ravachol chantait cette chanson en montant sur la guillotine le 11 juillet 1892 dans la prison de Montbrison. L'éxécution interrompit Ravachol à la fin de l'avant-dernier couplet. On y retrouve, à traver la référence à au Père Duchesne et à Marat, l'évocation des revendications sociales des Enragés et des bras-nus de la Première Révolution Française. Les travailleurs qui se dressent contre la société de classes y désignent encore leurs ennemi, voués à la lanterne, sous les seules figures traditionnelles du propriétaire et du prêtre.