Anonyme
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La chanson est l'histoire d'un mineur blessé rentrant chez lui, qui annonce à sa femme la mort de ses camarades. Un mouvement indépendantiste surgit en 1934 dans les Asturies ; les travailleurs asturiens formèrent la première armée rouge qui mit en place la République Socialiste des Asturies à Oviedo. Ce chant de mineur devint un hymne de lutte pendant la guerre civile de 1936 en Espagne.

En el Pozo Maria Luísa

En el pozo Maria Luisa, Tranlaralará, tranlará, tranlará, (bis)

Murieron cuatro mineros, mira. ¡Mira Maruxina, mira, Mira como vengo yo! (bis)

Traigo la camisa roja Tranlaralará, tranlará, tranlará (bis)

De sangre de un compañero, mira. ¡Mira Maruxina, mira, Mira como vengo yo! (bis)

Traigo la cabeza rota, Tranlaralará, tranlará, tranlará (bis)

Que me la rompió un barreno, mira. ¡Mira Maruxina, mira, Mira como vengo yo! (bis)

Me cago en los capataces Tranlaralará, tranlará, tranlará, (bis)

Accionistas y esquiroles, mira. ¡Mira Maruxina, mira, Mira como vengo yo! (bis)

Mañana son los entierros, Tranlaralará, tranlará, tranlará, (bis)

De los cuatro pobres mineros, mira. ¡Mira Maruxina, mira, Mira como vengo yo! (bis)

En el pozo María Luisa, Tranlaralará, tranlará, tranlará, (bis)

Murieron cuatro mineros, mira. ¡Mira Maruxina, mira, Mira como vengo yo! (bis)

Traduction

La Mine Maria-Luísa

Dans la mine María Luisa Sont morts quatre mineurs, regarde !

Regarde Maruxina, regarde, Vois dans quel état je reviens !

Je ramène la chemise rouge Du sang d’un camarade, regarde !

Je reviens le crâne fracturé Qu’un coup de barre à mine a brisé, regarde !

J’emmerde les contremaîtres, Les actionnaires et les jaunes, regarde !

Demain ce sera l’enterrement Des quatre pauvres mineurs, regarde !

À la mine María Luisa Ce sont quatre mineurs qui sont morts, regarde !

Histoire

Connue également sous le titre "Santa Bárbara Bendita" (avec des couplets différents (Le couplet "Santa Bárbara bendita, patrona de los mineros." n'est, pour des raisons évidentes, pas reprit dans cette version)), cette chanson de mineurs de la région des Asturies (Nord-ouest de l'Espagne) parle les déceptions et les malheurs des mineurs (blessures, coups de grisou, effondrements, grèves et refus des patrons et des actionnaires d'augmenter les salaires, etc...). Le chanteur, à chaque refrain, redit son amertume et sa colère en s'adressant à Maruchiña "peut être" à sa tendre et douce compagne, mais plus vraisemblablement à sainte Barbe.

Reprise pendant la Guerre civile espagnole (1936-1939), la chanson évoque les représailles sanglantes qu’infligea l’armée espagnole, commandée alors par Franco, pour réprimer un mouvement de grève d’ampleur et des révoltes de mineurs dans les Asturies en 1934.

Suite au soulèvement de quinze à trente mille ouvriers armés, les révolutionnaires prirent le contrôle d’une grande partie de la région, y instaurèrent une commune, y remplacèrent l’argent et y créèrent des comités révolutionnaires.

L’envoi de troupes et le bombardement des zones minières mirent fin à la révolte, faisant plus de mille morts en deux semaines Des milliers d’ouvriers furent licenciés et plusieurs milliers furent emprisonnés. Vingt personnes furent condamnées à mort.

Ce soulèvement fut un désastre mais pour les militants, il avait un parfum enivrant de révolution. Ici il est question de mineurs qui sont en train de mourir peut-être ensevelis dans leur mine, suite à une explosion, et qui dans un dernier souffle jurent et insultent les « contremaîtres, les actionnaires et les briseurs de grèves… »