Paroles & musique Serge Utgé-Royo (2007)
[RÉ]

« Pendant qu'on s'arrangeait entre grands de l'époque, pour payer le tribut à son ami vainqueur » : le peuple parisien prend son destin en main et, bien que poussé à la violence, décide d'abolir l'armée, de partager les vivres, d'instaurer l'éducation pour tous même pour les filles. Prémices des droits de l'homme comme des femmes, la Commune de Paris a un retentissement international ; saluant aussi ceux qui sont venus mourir ici, oublieux des drapeaux et frontières. Solidarité et Dignité sont l'esprit de ce chant.

Sur la Commune

Il était une fois dans ce grand cimetière Écoute bien, l’ami, c’est une histoire vraie, *Le gouvernement d’alors avait perdu sa guerre L’État de Prusse avait vaincu l’État français.* (bis)

Pendant qu’on s’arrangeait entre grands de l’époque, Pour payer le tribut au premier des tueurs ; *Voilà que de Paris le peuple se convoque Et décide - comme ça – qu’il n’veut plus d’supérieurs. (bis)*

L’État de France implore son ami vainqueur De lui donner la main pour mater la canaille ; *Car il faut sans tarder aller clouer la peur Aux cerveaux parisiens qui bravent la mitraille. (bis)*

Tous les copains de la Commune Ne sont pas morts sans rien laisser. Ils doivent nous garder rancune De laisser crever leur passé, Ils doivent nous garder rancune De ne pas mieux en profiter !

Et c’est le 18 mars de l’an ’71 Que depuis le palais où rota Louis XIV, *Monsieur Thiers a brandi quelques canons de bronze, Et crié vers Paris : ils vous f’ront rendre gorge ! (bis)*

Une fill’ de Paris a gueulé vers le ciel, Et laissé sa jeunesse dans un bagne pourri. *Femmes, si vous luttez, saluez Louise Michel, Et si vous n’luttez pas, saluez-la aussi ! (bis)*

Aussi souvenons-nous que des frères oubliés, Venus d’autres pays, citoyens de la Terre, *Sont morts des mêmes balles que leurs frères français, Ils avaient oublié les drapeaux, les frontières. (bis)*

Tous les copains…

Notre mémoire est née de ces quelques semaines, Compagnons et compagnes, il faut l’utiliser. *Revendiquons les rues, les montagne’ et les plaines, Et comme les Communards abolissons l’armée ! (bis)*

Il faut gratter l’oubli dont on a recouvert Les leçons des copains qui furent assassinés. *Il faut savoir que l’autonomie ouvrière A laissé dans l’histoire des blessures infectées. (bis)*

Tous les copains de la Commune Ne sont pas morts sans rien laisser. Ils ne nous gardent plus rancune De laisser crever leur passé. Ils ne nous gardent plus rancune Car nous saurons en profiter !

Histoire

En février 1871, Adolphe Thiers, chef du gouvernement, accepte des conditions de paix très dures pour le peuple dans le conflit qui oppose la France à la Prusse.

Le 18 mars 1871, alors que Paris est toujours assiégé par les armées de Bismarck, le gouvernement français tente de désarmer la Garde Nationale.

Le peuple de Paris se soulève et la Commune de Paris, premier « gouvernement » à forte proportion d'élus ouvriers, est proclamée. Le gouvernement s'enfuit à Versailles. Le peuple parisien se retrouve maître de la capitale.

Pendant dix semaines, les « communards » tentent, dans des circonstances extrêmement difficiles, de réorganiser la société sur des bases entièrement nouvelles. Ainsi, la Commune de Paris innove dans le domaine social, l'organisation du travail, la laïcité, l'enseignement, la pratique de la démocratie et l'éventail des salaires.

Le 21 mai 1871, les troupes Versaillaises, menées par Adolphe Thiers, entrent dans Paris pour mettre fin à l'insurrection de la Commune.

Débute alors la « semaine sanglante » du 21 au 28 mai 1871.

La répression est féroce : 25 000 à 30 000 massacrés (dont femmes et enfants),

36 000 prisonniers, 4 586 déportés en Nouvelle-Calédonie.